Des plantes à protéger
Par Diane Barriault
Le gouvernement du Québec a adopté, en 1989, la « Loi sur les espèces menacées ou vulnérables ». Le but : protéger animaux et plantes dont la survie est menacée par la disparition de leur milieu naturel suite au développement immobilier, par des pratiques douteuses de prélèvement en nature ou par les changements climatiques. La liste des espèces qui y figurent est fréquemment révisée. Voici quelques exemples de plantes indigènes protégées par cette loi.
Espèce menacée : Panax quinquefolius (le ginseng à cinq folioles)
Le ginseng à cinq folioles était bien connu des Amérindiens et des colons français. Rares sont ceux qui ont vu cette plante de nos jours. Elle a presque complètement disparue car, à cause des propriétés médicinales qu’on lui attribue, elle a été abondamment récoltée et exportée en Chine sous le régime français. Une population de ginseng est considérée comme viable si elle compte plus de 170 individus dont une proportion importante est assez mature pour produire des graines. Au Québec, seulement quatre populations répondent à ces critères, mais la plupart des autres populations comptent moins de 50 individus. Le ginseng bénéficie de la protection légale la plus élevée, la loi stipulant qu’aucune partie de la plante ne peut être déplacée de son milieu naturel.
Espèce vulnérable : Allium tricoccum (l’ail des bois)
Nos grands-parents quant à eux, ont beaucoup récolté et consommé l’ail des bois. Encore aujourd’hui, le mythe que l’ail des bois est meilleur que l’ail cultivé se perpétue et contribue à fragiliser les populations restantes. Une population d’ail des bois est considérée comme viable si elle compte plus de 1 000 individus. Au Québec, il y aurait 13 sites comptant un million ou plus d’individus. Les autres sites (une centaine) possèdent moins de 1 000 individus. La loi autorise le prélèvement d’un maximum de 50 bulbes par personne et par année. Cependant si les bulbes récoltés dans une population représentent plus de 5 % du nombre total d’individus, la survie de cette population est menacée.
Espèces vulnérables à la cueillette commerciale à des fins horticoles :
Adiantum pedatum (l’adiante du Canada), Lilium canadense (le lys du Canada), Sanguinaria canadensis (la sanguinaire du Canada), Trillium grandiflorum (le trille blanc) et Uvularia grandiflora (l’uvulaire à grandes fleurs).
Plusieurs de ces plantes sont à croissance lente et mettent plusieurs années avant de fleurir. Leur production en pépinière est souvent difficile et peu rentable. Aussi, la tentation est grande de les prélever en milieu naturel, d’autant plus que la demande des consommateurs pour ces plantes indigènes est en croissance. Il est en effet très « tendance » de nos jours de concevoir des aménagements avec des plantes indigènes mais on oublie, ou on ne veut pas savoir, que cela se fait souvent au détriment des populations naturelles.
Espèces vulnérables à la cueillette commerciale à des fins culinaires :
Asarum canadense (l’asaret gingembre), Cardamine diphylla (la dentaire à deux feuilles) Cardamine maxima (la dentaire géante) et Matteuccia struthiopteris (matteuccie fougère–à-l’autruche ou matteuccie tête-de-violon).
C’est sûrement cette dernière qui est la plus connue. Au printemps, on la trouve fréquemment sur les étals de nos épiceries. Avant d’en acheter, informez-vous de leur provenance; elles devraient être cultivées et non prélevées en nature. Concernant ces neuf espèces vulnérables à la cueillette commerciale, la « Loi sur les espèces menacées ou vulnérables » interdit la récolte de plus de 5 spécimens entiers et le commerce même d’un seul spécimen récolté dans des populations sauvages (parties aériennes ou souterraines).
Pour plus d’informations, consultez l’article sur le blogue de: www.horticulture-indigo.com , ou le site du Ministère du développement durable de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) http://mddelcc.gouv.qc.ca/biodiversite
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.