Get Adobe Flash player

L’arisème petit-prêcheur

Arisème petit-prêcheur

(Arisaema triphyllum)

par Diane Barriault

L’arisème petit-prêcheur fait partie de la famille des Aracées. L’arum titan, de la même  famille, est la plus grande inflorescence connue (plus de 2 mètres). Le Jardin Botanique de  Montréal en possède un spécimen dans ses serres.

De moindre envergure, l’arisème petit-prêcheur, croit généralement dans les endroits humides des érablières. Il fleurit à partir de la mi-mai et peut atteindre 50 cm. Il est considéré comme toxique à cause de l’acide oxalique présent dans toutes ses parties et principalement dans le corme (genre de bulbe), son organe de réserve.

C’est une plante à croissance lente qui a une longue durée de vie (près de 50 ans, certains mentionnent 200 ans…. Mais comment savoir!). Ce qui attire le regard est l’inflorescence. Elle est formée d’une spathe (une bractée modifiée) rayée de pourpre qui couvre et entoure le spadice, une structure tubulaire à la base de laquelle se situent les vraies fleurs. Cet arrangement rappelle un prédicateur dans sa chaire d’où son nom. La plante possède une ou deux feuilles trilobées. La période de floraison dure en moyenne de 20 jours, ce qui est relativement long pour une plante indigène de sous-bois. À l’occasion, on peut trouver un petit-prêcheur dont la spathe est verte, rayée de blanc. C’est soit une forme albinos, soit la sous-espèce stewardsonii.

L’arisème petit-prêcheur est une plante dioïque, les fleurs mâles et les fleurs femelles se trouvant sur des individus différents. Généralement les plants femelles possèdent deux feuilles et sont plus grands que les plants mâles à une seule feuille. La fécondation est assurée par des petites mouches (comme des brûlots) attirées par l’odeur émise par l’extrémité du spadice. Les fleurs fécondées produiront une grappe de baies vertes, devenant rouges à maturité. On trouve 15 à 30 baies par grappe, chacune contenant de une à trois graines de la grosseur d’un grain de poivre.

Les parties aériennes des plants mâles disparaissent 6 à 8 semaines après la floraison tandis que les plants femelles conservent leurs feuilles jusqu’au mûrissement des fruits, en septembre. Un plant femelle ne peut produire des fruits année après année car ceci exige trop d’énergie. Un plant qui a fructifié une année peut ainsi régresser à un stade mâle ou à un stade végétatif (sans floraison). L’arisème petit-prêcheur se reproduit également par division du corme. En effet, on trouve souvent de jeunes plants à côté de plants plus matures.

À partir d’une graine, il faut compter 4 ou 5 ans avant de voir apparaitre la première inflorescence. La première année, le plant mesure tout au plus cinq à sept centimètres et n’a qu’une seule feuille entière. La deuxième année il a une feuille entière plus grande ou une petite feuille trilobée. Avec les années, la plante accumule graduellement des réserves dans son corme qui devient plus volumineux tout en s’enfonçant dans le sol grâce à ses racines contractiles. Les feuilles produites chaque année sont de plus en plus grandes. Tant que le corme n’a pas accumulé suffisamment de réserves d’énergie, il n’y a pas de floraison. En cas de conditions environnementales défavorables, la plante peut perdre sa capacité de fleurir ou réduire sa taille.

L’arisème petit-prêcheur est parfois attaqué par un champignon, Uromyces triphilii. Le champignon déforme les feuilles et est visible sous forme de plaques de rouille. Il survit dans le corme et se transmet aux cormilles mais non aux graines. Un plant infecté le reste toute sa vie. Certains auteurs émettent l’hypothèse que cette infection favoriserait la reproduction sexuée et la variabilité génétique.

 

 

Laisser un commentaire

Moment et lieu des conférences

Le dernier mercredi du mois
à 19h15
à la salle de spectacle
de l'Église Saint-Francois-Xavier
994 rue Principale, Prévost