L’asclépiade commune
(Asclepias syriaca)
Par Diane Barriault
L’asclépiade commune est une vivace qui colonise les champs en friche et les milieux pauvres et perturbés, souvent en bordure des routes, toujours au soleil. Elle pourrait atteindre 2 mètres de hauteur, mais dans nos régions, elle mesure généralement un mètre ou moins. Certains l’appellent aussi «petits cochons». Malgré ce que laisse supposer son nom latin, elle est indigène à l’est de l’Amérique du Nord.
L’asclépiade est formée d’une tige unique et robuste. Ses feuilles ovales sont grandes et épaisses. Leur marge est lisse et leur veine centrale un peu rougeâtre. En juillet, elle produit des ombelles de fleurs rosées à l’aisselle de ses feuilles. Le fruit, qu’on peut voir à partir de septembre, est un follicule charnu d’une dizaine centimètres de longueur, couvert de plusieurs rangées d’épines. D’abord vert, puis brun à maturité (en novembre) il s’ouvre pour relâcher des graines brunes, aplaties et pourvues d’une longue soie.
Toutes les parties de la plante contiennent une sève blanche, amère et collante. Elle est toxique pour la plupart des animaux, incluant les humains, sauf pour le papillon monarque. La chenille du papillon monarque se nourrit exclusivement de cette sève. La présence d’asclépiades est donc essentielle pour assurer leur reproduction. La chair de la chenille et celle du papillon adulte conservent les propriétés toxiques de la sève, ce qui les protège de prédateurs éventuels.
Au printemps, les jeunes pousses d’asclépiade sont comestibles. Le fruit l’est également, lorsque jeune. Il est important de faire tremper autant les pousses que les fruits dans plusieurs eaux pour éliminer leur latex amer et toxique.
Les soies des graines ont été utilisées durant la seconde guerre mondiale dans les vestes de flottaison. Le potentiel textile de la fibre d’asclépiade (qu’on appelle soie végétale) est en développement. L’asclépiade n’est produite que par quelques cultivateurs au Québec. La fibre extraite des fruits est nettoyée puis utilisée en combinaison avec des fibres de polyester dans la fabrication de matelas et de vêtements de sport haut-de-gamme. (Émission La Semaine Verte du 20 septembre 2014).
Merci à Richard Pelletier pour sa photo de papillon monarque.
Note: Les papillons monarques font l’objet d’un suivi pour identifier leurs voies de migration. C’est la raison de la présence d’une étiquette sur le papillon photographié ici. Cette étude est parrainée par l’université du Kansas et le jardin botanique de Montréal y participe. Pour en savoir plus sur les monarques, consultez le site web de l’insectarium de Montréal à: http://espacepourlavie.ca
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