Le pain-de-perdrix
Mitchella repens
Par Diane Barriault
Bientôt la neige recouvrira le sol de la forêt et cette petite plante rampante qui conserve ses feuilles toute l’année ne sera plus visible. Mais tant que le sol reste dégagé, on peut observer les beaux tapis verts qu’elle forme, parsemés çà et là de baies rouge vif qui ressemblent aux fruits du thé des bois. Cependant, contrairement à ceux-ci, ils sont fades et peu goûteux, bien que comestibles.
Le pain-de-perdrix appartient à la famille des Rubiacées et est indigène au nord-est de l’Amérique du Nord. La plante se reconnaît facilement par la couleur argentée de la nervure centrale de ses feuilles. Celles-ci sont petites et arrondies et s’attachent par paires sur des tiges rampantes de 10 à 30 cm de longueur qui s’enracinent aux nœuds.
Les fleurs sont blanches légèrement teintées de rose et s’épanouissent en juin. Leurs pétales sont couverts de poils. On les trouve toujours en paires aux extrémités des tiges et leurs bases sont fusionnées. Une observation attentive permettra de distinguer deux types morphologiques : le type longistyle avec un long style et de courtes étamines et le type brévistyle avec un style court et de longues étamines. Toutes les fleurs d’une tige (et parfois même d’un tapis complet) sont d’un même type morphologique. La fécondation est beaucoup plus efficace lorsque qu’elle a lieu entre des fleurs de types différents.
Les bourdons assurent la fécondation. Ils visitent les fleurs, attirés par le nectar qu’elles produisent. Généralement, les deux fleurs d’une paire sont fécondées en même temps et donnent un seul fruit, mais occasionnellement une seule fleur est fécondée. Elle produit alors une demi-baie. Le fruit se conserve tout l’hiver et sert de nourriture aux petits rongeurs.